Les ressources naturelles d’un pays sont cruciales pour son développement durable. Sa gestion entraîne des répercussions directes sur la planète dans son ensemble. Même étant à l’antipode, les actions d’un pays entraînent des conséquences sur les autres. Aujourd’hui, face au phénomène du réchauffement climatique, une gestion responsable de ses richesses naturelles est impérative. Où en sommes-nous, nous autres Haïtiens, dans ce contexte ?
En Haïti, l’indifférence face au gaspillage des ressources naturelles, en particulier de l’eau potable, révèle un mépris dans la protection de l’environnement. Lors de son discours à l’Organisation des Nations Unies (ONU), en mars 2023, Guito Edouard, Directeur Général de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), a affirmé que les taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain et rural étaient respectivement de 68% et 48%.
Sur le plan mondial, environ deux milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, d’après le Rapport sur les objectifs de développement durable (ODD) 2022. Outre cela, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) fait savoir que près de la moitié de la population mondiale connaît de graves pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année.
Conséquences du manque d’accès à l’eau potable
En Haïti, la dégradation des conduites d’eau, en particulier celles alimentant les foyers, est un problème majeur. Ces conduites endommagées et négligées provoquent d’importantes fuites. Malheureusement, les institutions étatiques n’interviennent pas efficacement, ce qui implique une perte massive d’eau avant même qu’elle n’atteigne sa destination finale. Le gaspillage et la surconsommation de l’eau entraînent également des conséquences graves, entravant davantage l’accès à l’eau potable.
Selon l’Organisation Solidarité Internationale, au niveau sanitaire, les communautés sans infrastructures Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) souffrent de maladies hydriques. Ces communautés surchargent les centres de santé. Les milieux sans EHA deviennent des zones à haut risque. L’absence d’infrastructures et de sensibilisation provoque diarrhée, affaiblissement immunitaire et malnutrition. La production alimentaire devient source de maladies sans EHA. « Le manque d’accès durable à l’eau provoque une exploitation sauvage de la ressource avec un impact environnemental qui, dans certains cas, peut devenir irréversible », pouvons-nous lire sur le site web dudit organisme.
La nécessité de préserver les ressources naturelles
La mauvaise gestion des ressources naturelles, en particulier l’eau, constitue un problème de longue date. Cependant, de nombreuses initiatives gouvernementales dans les pays développés ont été mises en place pour lutter efficacement contre ce problème.
En plus des campagnes de sensibilisation, d’autres initiatives peuvent contribuer à une approche holistique pour assurer une utilisation responsable et durable de l’eau, dont des investissements dans l’infrastructure intelligente, des partenariats public-privé, des projets de remplacement des canalisations et des tarifs d’eau basés sur la consommation.
La dégradation des ressources naturelles, telles que la déforestation et la pollution de l’eau, peut engendrer des conséquences dévastatrices. Ces ressources naturelles fournissent des services écosystémiques vitaux, comme la régulation climatique, la préservation de la biodiversité, l’approvisionnement en eau potable et la sécurité alimentaire.
Face aux catastrophes naturelles dont les tempêtes fréquentes, Haïti est confrontée à une urgence cruciale. Elle doit opter pour la préservation immédiate de ses ressources naturelles pour renforcer sa résilience. L’Etat haïtien à travers ses institutions ont l’ultime obligation de réduire les impacts de cette mauvaise utilisation des ressources naturelles, ce qui pourrait contribuer à l’amélioration de la santé de la planète.
John Gerald Stanley Mervil