Le ministre de la Défense d’Israël, Yoav Gallant, promet de poursuivre les opérations à Rafah, dans le sud de Gaza, si l’accord de trêve n’inclut pas le retour des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Selon lui, les opérations israéliennes se poursuivent jusqu’à la destruction du Hamas ou la libération des otages.
« Les terroristes du Hamas ont le sang d’enfants israéliens sur les mains. Nous ne cesserons pas nos opérations à Rafah jusqu’à ce que le Hamas soit détruit ou jusqu’à ce que les otages rentrent chez eux. Nous pouvons faire des compromis afin de ramener les otages chez eux, mais si cette option est supprimée, nous agirons », fait savoir Gallant ce mardi 7 mai 2024, sur son compte X officiel.
Face à cette situation, le Secrétaire Général de l’ONU tire la sonnette d’alarme. « Une attaque à grande échelle contre Rafah serait une erreur stratégique, une calamité politique et une catastrophe humanitaire », prévient Antonio Guterres qui appelle tous ceux qui ont une influence sur Israël à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter encore plus de tragédie.
« Il serait tragique que des semaines d’activités diplomatiques intenses en faveur de la paix à Gaza n’aboutissent à aucun cessez-le-feu, aucune libération des otages », a déclaré Guterres. Ce dernier a réitéré son appel aux deux parties à faire preuve de courage politique et à ne ménager aucun effort pour parvenir à un accord maintenant.
Le chef de l’ONU a appelé le gouvernement israélien à mettre un terme à toute escalade et à s’engager de manière constructive dans les pourparlers diplomatiques en cours. « Après plus de 1100 Israéliens tués dans les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre, après plus de 34 000 Palestiniens tués à Gaza, n’en avons-nous pas vu assez ? », a-t-il dit.
Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), une offensive sur Rafah compromettrait la seule maternité entièrement fonctionnelle de Gaza. Cela aurait un impact sur environ 50 000 femmes enceintes à Gaza. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu et d’une protection des installations sanitaires », réitère l’UNRWA.
Les pourparlers sur ce projet de trêve doivent commencer mardi soir entre les parties, selon des responsables israéliens qui se sont confiés à l’Agence France-Presse sous couvert d’anonymat.
À noter que la ville de Rafah se situe à l’extrême sud de la bande de Gaza, à la frontière de l’Égypte. Elle accueille des centaines de milliers de Palestiniens chassés d’autres endroits de l’enclave en raison de l’opération militaire israélienne en cours, selon l’ONU Info.