Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme réagit ce dimanche 12 mai 2024 sur le conflit israélo-palestinien. Après avoir dressé un sombre tableau de la situation à Rafah, ville située dans le sud de Gaza, Volker Türk lance un cri d’alarme et appelle les États influents à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher une offensive à grande échelle sur cette ville.
Le Haut-commissaire aux droits de l’homme se dit profondément affligé par la détérioration rapide des conditions de vie à Gaza alors que les forces israéliennes intensifient leurs frappes aériennes sur Jabaliya et Beit Lahiya, dans le nord de Gaza et dans certaines parties du centre de Gaza.
Selon lui, des centaines de milliers de Palestiniens ont fui Rafah après que les forces de défense israéliennes (FDI) ont ordonné de nouvelles évacuations de la ville du sud, entraînant à nouveau un déplacement massif d’une population déjà profondément traumatisée.
Plus de 278 000 personnes ont été déplacées, depuis le 6 mai, date à laquelle les FDI ont émis un ordre d’évacuation aux Palestiniens de l’est de Rafah. Cela inclut les personnes handicapées, les malades chroniques, les personnes âgées, les blessés, les femmes enceintes et bien d’autres personnes physiquement incapables de se déplacer sans aide.
« Les derniers ordres d’évacuation concernent près d’un million de personnes à Rafah. Alors, où devraient-ils aller maintenant ? », se demande M. Türk.
« Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Ces personnes épuisées et affamées, dont beaucoup ont déjà été déplacées à plusieurs reprises, n’ont pas de bonnes options », se désole le Haut-commissaire, soulignant que d’autres villes de Gaza, notamment Khan Younis, qui est censée accueillir actuellement les personnes déplacées de Rafah, ont déjà été réduites en ruines et restent attaquées.
Une nouvelle fois, il exprime son inquiétude quant à l’impact catastrophique d’une éventuelle offensive à grande échelle sur Rafah, y compris la possibilité de nouvelles atrocités criminelles.
Ce haut responsable de l’ONU indique qu’en ce moment désespéré, exacerbé par les actes empêchant l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, il y a une grave pénurie de carburant qui entrave la distribution de nourriture, le fonctionnement des hôpitaux et d’autres services d’urgence.
Une offensive à grande échelle sur Rafah ne peut pas avoir lieu, prévient le Haut-commissaire qui appelle tous les États influents à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cela.
Quant à Israël et les groupes armés palestiniens, Volker Türk les exhorte à accepter de toute urgence un cessez-le-feu et à libérer immédiatement tous les otages.