Plus de 4700 détenus se sont évadés des centres carcéraux de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets, entre les 2 et 3 mars 2024, selon les données citées par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC).
La situation d’Haïti se détériore après les violentes attaques orchestrées par les gangs armés. Rien qu’à la Prison Civile de Port-au-Prince, 3700 prisonniers sur 3798 sont en cavale suite à l’assaut contre ce centre de détention dans la nuit du 2 mars 2024 par des groupes armés. À la Prison Civile de la Croix-des-Bouquets, 1033 se sont évadés, puis 20 autres détenus au Commissariat de Delmas 33 ont pris la fuite dans des conditions qui ne sont pas précisées.
L’OPC déplore l’indifférence des plus hautes autorités de l’État ayant fait la sourde oreille face aux préoccupations exprimées par la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP), les Organismes de droits humains et l’OPC lui-même avant ces évasions. Ces organismes avaient sonné la sonnette d’alarme pour prendre de dispositions de sécurité spéciale pour les prisons dans ce contexte d’insécurité généralisée.
L’indifférence du gouvernement est interprétée par certains observateurs comme un moyen de favoriser une éventuelle intervention de forces étrangères dans le pays de Dessalines.
Tout en condamnant cette attitude « nonchalante » des autorités étatiques, l’OPC en appelle au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) à se positionner sur cette question d’actualité. Cette institution étatique souligne aussi la menace que représentent certains évadés pour les membres du système judiciaire et encourage la création d’un comité mixte aux fins d’évaluer la situation et d’envisager des solutions durables par rapport à la problématique du système carcéral haïtien.