António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a vivement condamné le massacre qui a coûté la vie à au moins 184 personnes entre le 6 et le 8 décembre à Wharf Jérémie, dans le quartier de Cité Soleil. Il a exprimé ce lundi 9 décembre sa « plus profonde sympathie » envers les familles des victimes et a appelé à des actions urgentes pour mettre fin à la violence des gangs qui gangrène Haïti.
Selon les informations, ce massacre a été orchestré par Micanord Altès, chef d’un gang puissant, suite à la mort de son fils. Accusant des résidents, notamment des pratiquants vaudous, d’avoir jeté un sort mystique sur son enfant, le chef de gang a déclenché une vague d’exécutions d’une cruauté inouïe, visant principalement des personnes âgées.
António Guterres a exhorté les autorités haïtiennes à ouvrir une enquête approfondie et à garantir que les auteurs de ces atrocités soient traduits en justice.
Le chef de l’ONU a également souligné la nécessité de soutenir la Mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya, appelant les États Membres à fournir une aide logistique et financière pour renforcer la Police nationale haïtienne.
Ce massacre vient s’ajouter aux nombreuses tragédies qui ont endeuillé le pays en 2024, portant le bilan des morts liées aux violences des gangs à environ 5.000 pour cette année seule, selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
Le massacre de Wharf Jérémie survient seulement deux mois après celui de Pont Sondé, dans l’Artibonite, confirmant une tendance alarmante de la violence aveugle. Le Secrétaire général de l’ONU a également insisté sur la nécessité pour les parties prenantes haïtiennes d’accélérer les progrès dans la transition politique.
Alors que les appels à l’aide se multiplient, la population haïtienne, elle, continue de vivre dans la peur et l’incertitude, espérant des réponses concrètes pour mettre fin à un cycle de violence qui a trop duré.