Le Comité National Haïtien des Restitutions et Réparations (CNHRR) a exprimé une vive indignation après les déclarations controversées du président français Emmanuel Macron. Lors de sa visite au quai de Valongo, au Brésil, le 19 novembre 2024, lieu de mémoire dédié aux victimes de la traite transatlantique, M. Macron a affirmé que « ce sont les Haïtiens eux-mêmes qui ont tué Haïti… Ils sont complètement cons ». Ces propos, jugés négationnistes et irrespectueux, témoignent d’un mépris envers le peuple haïtien tout en occultant la responsabilité historique de la France dans les injustices subies par Haïti.
Ces déclarations interviennent au lendemain de la commémoration de la victoire de Vertières, le 18 novembre 2024, un moment clé de l’histoire haïtienne marquant la défaite des troupes coloniales françaises. Pourtant, malgré cette victoire, Haïti a continué à subir les conséquences de la rançon de 90 millions de francs or imposée en 1825, un fardeau économique et moral qui a creusé des inégalités structurelles persistantes.
Le CNHRR considère les propos de M. Macron comme une insulte à la mémoire et à la dignité d’un peuple qui a changé l’ordre mondial. En réponse, il appelle le gouvernement haïtien à réclamer des excuses officielles et des réparations justes. Le comité recommande d’écrire aux autorités françaises pour demander la restitution actualisée de la « rançon de l’indépendance » et d’initier des négociations à ce sujet. Il propose également de déclarer l’année 2025, bicentenaire de cette injustice, comme « Année de la Restitution et de la Réparation ».
Haïti, premier État issu d’une révolution antiesclavagiste, revendique avec force son droit à la justice et à la reconnaissance des torts subis. Le CNHRR salue le courage et la résilience des Haïtiens, qui restent debout face aux adversités, et réitère son engagement pour la mémoire, la dignité et la justice.