Dans une circulaire datée du 3 décembre 2024, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) a ordonné aux Directeurs Départementaux de fournir une liste détaillée du personnel éducatif en situation irrégulière. Cette demande, qui doit être satisfaite avant le 14 décembre, vise à résoudre les anomalies administratives qui affectent gravement le système éducatif haïtien.
Parmi les cas d’irrégularités à recenser figurent les enseignants nommés mais non budgétisés, les fonctionnaires dotés de lettres ad intérim, les enseignants rémunérés mais sans affectation, ainsi que ceux ne respectant pas le nombre d’heures de travail requis.
La circulaire appelle également à identifier les fonctionnaires budgétisés sans lettres de nomination, les enseignants en poste depuis 2019 sans régularisation, les fonctionnaires nommés et budgétisés mais non en poste et ceux injustement privés de leur emploi. Si cette initiative semble être un pas vers une meilleure gestion des ressources humaines dans l’éducation, elle intervient dans un contexte tendu.
Les syndicats enseignants, regroupés sous la Plateforme des Syndicats d’Enseignants Haïtiens, dénoncent depuis plusieurs mois l’inaction du ministre Antoine Augustin face à leurs revendications. Parmi celles-ci figurent la revalorisation salariale, l’amélioration des conditions de travail et la reprise des négociations bloquées depuis longtemps.
Malgré une augmentation du budget de l’éducation à 26 %, les enseignants affirment que les ressources restent concentrées à 80 % sur les cadres du ministère, tandis que les professeurs continuent de travailler dans des conditions précaires.
Lors de leur dernière conférence de presse, les syndicats ont clairement averti qu’en l’absence de mesures concrètes, ils passeraient à une grève nationale imminente. Cette nouvelle circulaire suffira-t-elle à apaiser les tensions ? Les syndicats, bien que favorables à une meilleure organisation du secteur, insistent sur l’urgence de répondre à leurs exigences.