Le samedi 2 novembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes, l’UNESCO tire la sonnette d’alarme concernant l’augmentation du nombre de meurtres de femmes journalistes. Le rapport de l’organisation révèle que le nombre de femmes tuées en 2024 est le plus élevé depuis sept ans.
Le rapport, couvrant la période 2022-2023, dénonce un taux d’impunité encore très élevé, avec 85 % des meurtres de journalistes non résolus. Bien que ce chiffre ait légèrement diminué par rapport aux 89 % d’il y a six ans, l’UNESCO appelle les États à redoubler d’efforts pour rendre justice aux victimes.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a rappelé l’importance de poursuivre les auteurs de ces crimes, soulignant que « poursuivre et condamner les auteurs est un levier majeur pour prévenir de futures attaques contre les journalistes ».
Malgré les efforts de certains États, la majorité des assassinats de journalistes reste impunie, ce qui perpétue un cycle de violence inquiétant. Mme Azoulay a réitéré l’appel de l’UNESCO à intensifier les mesures de protection des journalistes et de lutte contre l’impunité.
Le rapport souligne que 14 femmes journalistes ont été tuées au cours des deux dernières années, un chiffre alarmant qui n’avait pas été atteint depuis 2017. Ce constat met en lumière la vulnérabilité croissante des femmes journalistes, en particulier lorsqu’elles couvrent des sujets sensibles comme la corruption, le crime organisé ou les manifestations publiques.
Au total, 162 journalistes ont été tués au cours de l’exercice biennal couvert par le rapport de l’UNESCO (2022-2023). Près de la moitié de ces décès ont eu lieu dans des pays en proie à un conflit armé, une augmentation par rapport aux 38 % enregistrés lors de la période précédente (2020-2021).
Bien que l’UNESCO constate une amélioration progressive, avec une baisse de 10 points du taux d’impunité depuis 12 ans, cette avancée est loin d’être suffisante face à l’ampleur du problème.
En moyenne, un journaliste est tué tous les quatre jours pour avoir exercé son métier. Des actions plus énergiques et coordonnées sont nécessaires pour dissuader les attaques futures et protéger ces défenseurs de la liberté d’expression.
L’UNESCO continue de plaider pour que justice soit rendue aux journalistes tués et que leurs assassins soient traduits en justice.