Le Premier ministre Garry Conille a visité le premier contingent de policiers kényans à Clercine, Port-au-Prince. Il a promis en cette occasion de prendre toutes les dispositions pour rétablir la paix en Haïti avec l’aide des composantes de la mission multinationale.
Le chef du gouvernement haïtien, accompagné du ministre de la Justice, Carlos Hercule, et du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti, Rameau Normil, s’est rendu à la base de Clercine pour visiter le premier contingent de policiers kényans. Cette visite effectuée 24 heures après l’arrivée de ce contingent s’inscrit dans le cadre des efforts pour restaurer l’ordre et la sécurité dans un pays en proie à la violence armée.
Le Premier ministre a profité de cette occasion pour réaffirmer l’engagement du gouvernement haïtien à travailler étroitement avec la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya. Avec une détermination visible, Garry Conille a exprimé sa volonté de reprendre le contrôle de chaque parcelle du territoire haïtien.
Docteur Conille a déclaré avec ferveur : « N ap repran peyi nou an men, kay pa kay, katye pa katye, vil pa vil. Ces paroles fortes soulignent l’objectif du gouvernement de transition : surmonter les défis sécuritaires qui entravent le développement et la stabilité d’Haïti.
En parallèle, le Président du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) a tenu à saluer l’engagement du Kenya à soutenir Haïti dans cette mission cruciale. Il a également rendu hommage à la bravoure et au dévouement des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des soldats des Forces armées d’Haïti (FAd’H). Le Premier ministre reconnaît le courage de ces forces locales dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans le pays.
« L’arrivée des Kényans, un mal nécessaire »
La situation sécuritaire en Haïti est critique, surtout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où de nombreuses zones sont sous le contrôle de bandits armés. Cette réalité rend la vie quotidienne difficile pour les citoyens. Le gouvernement de transition, avec le soutien international, promet de mettre tout en œuvre pour mettre fin à ce cauchemar.
L’arrivée des Kényans incarne une lueur d’espoir pour bon nombre d’Haïtiens qui qualifient cela de « mal nécessaire ». Ces Haïtiens avancent que la PNH n’est pas en mesure de contrecarrer les gangs armés, soulignant que plusieurs opérations policières se sont soldées par des échecs, notamment à Village de Dieu et plus récemment à Delmas 18 où respectivement plusieurs policiers ont perdu la vie dans des embuscades.
Il convient de noter qu’une autre frange de la population haïtienne s’oppose au déploiement d’une force multinationale pour résoudre la crise sécuritaire en Haïti. Cette frange opte de préférence pour le renforcement de la Police nationale d’Haïti et des Forces Armées d’Haïti en vue de traquer les bandits armés et instaurer la paix sur le sol dessalinien.
À rappeler que le Kenya avait annoncé son intention de prendre la direction de cette Mission multinationale, le samedi 29 juillet 2023. Il s’était engagé à déployer un contingent de 1 000 policiers pour aider à former et à aider la police haïtienne à rétablir la paix dans le pays et à protéger les installations stratégiques. La mission a été autorisée par le Conseil de sécurité des Nations-unies dans la résolution du 2 octobre 2023.
Ce premier contingent de 400 policiers kényans est arrivé à Port-au-Prince, le mardi 25 juin 2024, marquant ainsi le début du déploiement de la force multinationale.
Le chef du CSPN, Garry Conille, espère que cette mission sera la dernière nécessaire pour aider Haïti à se stabiliser, permettant ainsi le renouvellement du personnel politique et le retour à une démocratie effective.