Les États-Unis réagissent après l’annonce faite par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) le 20 mai selon laquelle il a requis des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens, ainsi que contre des dirigeants du Hamas. Ils rejettent fondamentalement cette décision, dans un communiqué publié par le département d’État le même jour.
« Nous rejetons le fait que le procureur mette Israël et le Hamas sur un pied d’égalité. C’est une honte », dit l’administration américaine, qualifiant le Hamas d’organisation terroriste violente. Ce dernier, indiquent les États-Unis, a perpétré le pire massacre de Juifs depuis l’Holocauste et retient encore des dizaines d’innocents en otage, y compris des Américains.
En outre, les autorités américaines affirment avoir indiqué, bien avant le conflit actuel, que cette affaire ne relevait pas de la compétence de la CPI.
« La CPI, telle que créée par ses États parties, est un tribunal aux compétences limitées. Ces limites sont ancrées dans des principes de complémentarité qui, en l’espèce, ne semblent pas avoir été appliqués, le procureur s’étant empressé de demander ces mandats d’arrêt au lieu de donner au système juridique israélien la possibilité d’agir pleinement et en temps voulu », note le gouvernement américain.
Il souligne que, dans d’autres situations, le procureur s’en est remis aux enquêtes nationales et a collaboré avec les États pour qu’ils aient le temps d’enquêter. « Le procureur n’a pas donné la même possibilité à Israël qui a déjà ouvert des enquêtes portant sur des allégations contre son personnel », dénoncent les autorités américaines.
«Cette décision pourrait compromettre les efforts déployés pour un accord de cessez-le-feu »
Selon ce communiqué du département d’État américain, il y a également des questions procédurales profondément troublantes dans la décision du procureur.
L’administration Biden souligne qu’Israël, bien que n’étant pas membre du tribunal, était prêt à coopérer avec le procureur. De son côté, ce dernier lui-même devait se rendre en Israël dès la semaine prochaine pour discuter de l’enquête et entendre le gouvernement israélien.
D’après l’Oncle Sam, des membres de l’équipe du procureur devaient atterrir en Israël aujourd’hui pour coordonner cette visite. Israël a été informé qu’ils n’avaient pas pris leur vol presqu’au même moment de l’annonce des accusations faite par le procureur sur une chaîne de télévision câblée.
« Ces circonstances et d’autres remettent en question la légitimité et la crédibilité de cette enquête », renchérit le gouvernement américain.
Au final, les États-Unis pensent que cette décision n’aide en rien et pourrait compromettre les efforts déployés actuellement pour parvenir à un accord de cessez-le-feu qui permettrait la libération des otages et l’acheminement de l’aide humanitaire, des objectifs qu’ils continuent de poursuivre sans relâche.