Après une tournée officielle en Europe, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, est rentré en Haïti le vendredi 31 janvier 2025. Accueilli à l’aéroport international Toussaint Louverture par une délégation gouvernementale, il a présenté le bilan de son voyage qui l’a conduit en Italie et en France. Des rencontres de haut niveau, des discussions sur l’avenir d’Haïti et des avancées notables sur la question de la dette de l’indépendance ont marqué cette mission aux accents diplomatiques forts.
Ce déplacement, entamé le 25 janvier, a d’abord mené le chef de l’État transitoire au Vatican, où il a échangé avec le pape François sur la transition haïtienne et la possibilité d’une conférence internationale sur la solidarité avec Haïti. Profitant de cette audience, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à organiser un référendum en mai 2025 et des élections générales en novembre.
La question de l’insécurité et de la crise humanitaire haïtienne a également été abordée avec des représentants du Saint-Siège et des organisations caritatives catholiques. Dans un geste symbolique, Leslie Voltaire a déposé une image de Notre-Dame du Perpétuel Secours, sainte patronne d’Haïti, dans les jardins du Vatican et prié pour une libération du pays du joug des gangs armés.
À Paris, le président du CPT a rencontré le président français, Emmanuel Macron. La discussion a porté sur l’insécurité en Haïti, l’aide humanitaire et la transformation de la force multinationale en une mission de maintien de la paix. Mais l’un des moments les plus marquants de cette visite a été la réouverture du dossier de la dette de l’indépendance. Emmanuel Macron s’est engagé à aborder à nouveau cette question le 17 avril 2025, date qui marquera les 200 ans de la décision du roi Charles X d’imposer à Haïti une rançon pour sa reconnaissance diplomatique.
Sur ce dossier historique, Leslie Voltaire a également échangé avec des figures politiques françaises comme Jean-Luc Mélenchon et Jean-Marc Ayrault. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de son côté, a promis un soutien accru aux médias haïtiens, notamment à la restructuration de la Télévision Nationale d’Haïti.
Avant de regagner Port-au-Prince, le président du CPT a également rencontré des représentants du Fonds international de développement agricole (FIDA) ainsi que la communauté haïtienne en France.
Dans son allocution finale, il a qualifié cette visite de « pas majeur » dans le combat pour la restitution de la dette de l’indépendance, rappelant que Jean-Bertrand Aristide avait amorcé cette lutte en 2003. Il a exprimé l’espoir que son successeur à la présidence du CPT, Fritz Alphonse Jean, poursuivra cet engagement jusqu’à ce qu’Haïti obtienne réparation.
Enfin, il a rappelé que le CPT remettra le pouvoir à un président élu par le peuple le 7 février 2026, à l’issue des élections de novembre 2025, marquant ainsi la fin de la transition.