Le coordonnateur de l’Union Nationale des Normaliens et des Éducateurs Haïtiens (UNNOEH) exprime ses préoccupations face à la situation chaotique des écoles haïtiennes, victimes du climat de terreur qui sévit dans le pays. Lors d’une entrevue avec ShelNews, le lundi 11 mars 2024, Kensone Délice appelle les forces vives de la nation à agir pour éviter l’effondrement de l’école.
Le professeur Kensone Délice tire la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités étatiques sur l’état alarmant dans lequel se trouvent les écoles haïtiennes, dans un contexte où des établissements scolaires sont occupés par des réfugiés. Il rappelle que la majorité des écoles, particulièrement celles de la région métropolitaine de Port-au-Prince, n’ont pas pu respecter la date officielle de la réouverture des classes en raison de la violence des gangs et l’instabilité politique chronique que connait le pays.
Le fonctionnement des écoles se trouve à nouveau perturbé par les gangs armés qui tentent de prendre le contrôle de certains zones de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Cette année scolaire 2023-2024 est compromise, selon le professeur qui déplore l’absence de moyens pour la sauver.
Monsieur Délice dénonce le comportement des autorités du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui, malgré cette situation, vont quand même organiser des examens officiels dans le pays.
Le professeur souligne que, dans cette condition, l’État ne fait que former des citoyens au rabais, ce qui aura de graves conséquences sur le pays. M. Délice dénonce également des acteurs politiques de l’opposition qui ont tendance à faire de l’école un instrument de combat pour atteindre leur objectif.
Du côté des autorités étatiques, le professeur dit constater une indifférence totale face à la situation chaotique à laquelle font face les écoles. Ces dernières fonctionnent par intermittence en raison de l’insécurité et des troubles politiques, et ce, dans plusieurs départements du pays dont l’Ouest, Grande-Anse et l’Artibonite.
Convaincu qu’on ne peut pas penser une société sans l’éducation, le coordonnateur de l’UNNOEH pense que la situation des écoles doit être l’objet d’urgence nationale. Le pays en entier doit agir pour éviter l’effondrement de l’école, d’après le professeur Délice qui appelle les forces vives de la nation à faire un front commun avec l’UNNOEH pour contraindre l’État d’assumer ses responsabilités.
Des établissements scolaires dont le Lycée Marie-Jeanne, sont actuellement occupés par des personnes qui fuient la violence des gangs. Le MENFP a annoncé semaine dernière que des centaines de milliers d’élèves et d’enseignement pourraient perdre leurs dossiers, parce que les bureaux du ministère et des écoles sont vandalisés ou sont encore sous la menace de la violence armée.