Le quartier de Wharf Jérémie, à Cité Soleil, a été le théâtre d’un massacre d’une cruauté inouïe les 6 et 7 décembre 2024. Sous les ordres du chef de gang Micanor Altès, alias « Wa Mikanò », environ 180 personnes sans défense, principalement des personnes âgées, ont été exécutées. Cet acte abominable, motivé par des croyances mystiques, a plongé le pays dans le deuil et l’indignation.
Selon des informations rapportées par les médias locaux, ce drame atroce aurait débuté après la mort de l’enfant de Micanor Altès le samedi 6 décembre. Après avoir consulté un houngan, ce dernier aurait accusé les résidents du quartier d’avoir jeté un sort fatal à son enfant. Saisi par la rage et animé par des croyances mystiques, le chef de gang a orchestré ce carnage, semant terreur et désolation dans le quartier.
Le Gouvernement haïtien a fermement condamné ce crime qu’il qualifie de « ligne rouge » dans l’escalade de la violence. Dans un communiqué officiel, il s’est engagé à mobiliser toutes les forces de l’État pour traquer les criminels. « La machine répressive de l’État sera déployée dans toute sa force et avec la plus grande célérité pour traduire devant la justice les auteurs et complices de ce carnage inqualifiable », a déclaré le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Une tragédie inhumaine
Les témoignages décrivent des scènes d’horreur où des vieillards, incapables de fuir, ont été exécutés sans pitié. « C’est un crime monstrueux, une attaque directe contre l’humanité », a déclaré un défenseur des droits humains.
À Wharf Jérémie, les familles endeuillées vivent dans un désarroi total, tandis que les corps de nombreuses victimes n’ont toujours pas pu être dignement inhumés. « Une ligne rouge a été franchie, et nous ne reculerons devant rien pour restaurer la paix », a ajouté le Gouvernement, qui a exprimé ses profondes sympathies aux familles des victimes. Il a également promis des actions décisives pour prévenir de tels actes à l’avenir.
Une crise sécuritaire qui s’intensifie
Le massacre de Wharf Jérémie met en lumière l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti. Les gangs armés continuent d’étendre leur emprise sur le territoire, imposant leur loi dans plusieurs régions. Malgré la présence de la mission multinationale de soutien à la sécurité, qui avait pour objectif d’aider la Police nationale à reprendre le contrôle, la violence des gangs s’intensifie.
Alors que le pays est plongé dans l’effroi face à cette tragédie d’une ampleur inédite, les Haïtiens attendent des actions fermes pour rétablir l’ordre et mettre fin à un cycle de violence qui menace l’existence même de la République.